Génie Climatique Magazine n°2 - page 26

26
| MAI 2016 |
GC MAGAZINE
#02
UECF INFOS
PARCOURS
En embarquant avec lui sa
femme, ses deux filles et ses
deux gendres, Jean-Paul Bardet a
installé à Limoges une « dynas-
tie de la maintenance » qui a de
grandes chances de perdurer
encore plusieurs générations….
Président régional UECF Limou-
sin et de la FFB Haute Vienne,
Jean-Paul Bardet a commencé à
toucher à la maintenance chez
Total. Le limougeaud développe-
ra l’activité maintenance de la
major sur le quart sud-ouest de
la France pendant près de 20 ans.
« À l’époque, la formation conti-
nue n’existait pas pour ce métier.
J’ai donc beaucoup appris au
sein des laboratoires de Total »
,
précise ce dernier. Mais au milieu
des années 80, c’est le grand
virage chez les énergéticiens.
Ils décident de se recentrer sur
leur cœur d’activité : la produc-
tion d’énergie, et délaisse les
chaudières.
«Être Louis XIV
dans mon entreprise»
Jean-Paul Bardet a alors 40 ans
et
«plus tellement envie de se
réenthousiasmer pour un grand
groupe»
. Il décide donc de se
lancer dans l’entreprenariat.
«Je voulais pouvoir être Louis XIV
dans mon entreprise»
, s’amuse
celui qui règne aujourd’hui sur
l’activité maintenance dans la
capitale de la porcelaine.
À l’époque, sa femme, qui était
avec lui chez Total, le suit dans
l’aventure. Et elle ne sera pas la
seule… Implantée sur 4 sites, la
société de maintenance qu’il re-
prendra sera divisée en 4 SARL et à
la tête de chacune, il installera ses
deux filles et ses deux gendres.
Si la passion professionnelle de
Jean-Paul Bardet a toujours été la
maintenance, de manière à se faire
une nouvelle clientèle, l’entrepre-
neur limousin est tout de même
à la tête d’une seconde société
de 10 personnes, spécialisée
dans les travaux d’installation.
Néanmoins, ce dernier dit veiller
à ne pas mélanger les genres.
«Il
est indispensable de séparer très
nettement l’installation de l’activité
maintenance. Sans quoi, vous
devez faire face aux chantages
du client qui vous a acheté une
chaudière 10 000 euros et qui donc
vous explique ne pas comprendre
pourquoi vous lui faites payer une
intervention 200 euros deux ans
après»
indique le chef d’entreprise.
«Dans la maintenance, vous
fournissez uniquement de la main
d’œuvre. Vous ne pouvez pas faire
de marge sur les équipements,
il est donc nécessaire de tout
optimiser. Nous avons 12 ca-
mionnettes qui tournent dans
Limoges. Elles sont toutes géo-
localisées et reliées entre elles.
Sans réactivité et sans rigueur, il
n’est pas possible de faire vivre
une activité de maintenance »
.
Parallèlement se pose la difficulté
pour Jean-Paul Bardet de dispo-
ser de personnes multi-compé-
tentes.
« Il nous faut du personnel
capable d’être électricien, frigo-
riste et chauffagiste. Nous avons
donc fait le choix de prendre des
personnes déjà compétentes
dans le domaine électrique et que
nous formons à l’hydraulique »
.
Taquin, il dit être
« émerveillé
quand il croise un chef d’entre-
prise qui lui dit faire tourner un
service après-vente avec deux
personnes »
.
« Imaginez : à 8 h
son employé débouche un WC.
À 11 h, il fonce rentrer 100pa-
ramètres dans une chaudière
allemande et avant d’aller manger
il va réparer un chauffe-eau
solaire… Moi, quelqu’un capable
de faire tout ça, je l’embauche
immédiatement et je le paye très
cher »
, s’amuse Jean-Paul Bardet
qui dit épuiser chaque année
les droits à la formation de ses
employés avant l’été.
Alors afin d’accompagner la mon-
tée en compétence de la nouvelle
génération, dès que l’occasion se
présente, il fait monter ses deux
petits-fils dans la camionnette. En
monarchie, c’est ce qu’on appelle
assurer la succession au trône…
JEAN-PAUL BARDET
Le sens des affaires
et de la famille
DATES CLÉS
1970
Entre chez Charvet,
filiale du groupe Total
1989
Quitte Total pour reprendre
la société Normand à Limoges
(5 salariés)
2003
Premier mandat UCF/FFB
2009
Président de la fédé BTP87
(mandat reconduit pour 3 ans
le 21 mars 2016)
2016
Les 4 SARL emploient
60 personnes dont 6 « TNS »
(CA de 4,5 millions d’euros)
DIXIT
«Ma fille a fait des
études d’infirmière.
Elle ne se prédispo-
sait pas à aller “au
chevet” des chau-
dières établir des
contrats de mainte-
nance »
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