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1. Le chauffage en Europe :
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Une politique européenne
de la performance énergétique
qui monte en puissance
La réglementation sur les bâtiments peut
avoir un impact très fort sur le choix des
systèmes de chauffage, notamment avec
l’application de la directive 2002/91/EC
sur la performance énergétique des bâti-
ments. Cette directive fournit aux Etats
membres une “méthode intégrée” de cal-
cul d’efficacité énergétique, fondée sur
toute une série de facteurs comme l'em-
placement des installations du bâtiment,
du chauffage, du refroidissement et de
l'éclairage. Sur la base de cette méthode,
les Etats membres sont libres de fixer leurs
propres seuils de performance énergéti-
que. Elle devrait fortement influencer les
matériels et les systèmes de chauffage,
tout au moins dans le neuf ou les grands
projets de rénovation.
La mise en place de cette directive EPBD
“Energy Performance of Buildings direc-
tive” était fixée à 2006, mais la plupart des
Etats membres l'ont cependant repoussée
à 2009. L’Allemagne et le Royaume-Uni
sont toutefois en avance sur leurs voisins.
A ce jour, la France a pour une large part
appliqué cette directive et, avec le
Grenelle, pris de l’avance sur certains
points, notamment concernant l’objectif
de consommation d’énergie primaire dans
les logements neufs. Fixé à 50kwh/m
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, il
rentrera en application dès 2012.
La Directive éco-conception des produits
utilisant de l’énergie (EuP), qui prépare
des mesures d’application à l’horizon de
la prochaine décennie (2010-2012), va
également influencer les systèmes de
chauffage et d’eau chaude sanitaire.
Rappelons que, plus largement, la France
s’est engagée d’ici 2020 à porter à 20%
de son mix énergétique les énergies
renouvelables et à réduire de 20% ses
émissions de carbone et sa consommation
énergétique.
Un enjeu majeur :
la rénovation
du parc de logements existants
Toutes les études montrent l’enjeu que
représente le parc existant pour la maîtrise
des consommations d’énergie. Elles mon-
trent aussi la difficulté de stimuler des tra-
vaux d’amélioration de la consommation
énergétique. Par exemple, en France, bien
que 61% des nouveaux propriétaires
jugent les recommandations du Diagnostic
de Performance Energétique pertinentes,
seule une petite moitié des personnes
interrogées (47%) déclarent que le DPE les
incite à prévoir des travaux d’améliora-
tions énergétiques
5
.
La rénovation des maisons et apparte-
ments appartenant à des particuliers
constitue un défi particulièrement difficile
à relever dans ce cadre. Le gisement
d’économies y est pourtant immense ; en
France par exemple, les particuliers
consomment la moitié de l’énergie du parc
immobilier existant, tertiaire inclus. Le taux
de renouvellement actuel des 14 millions
de chaudières y est inférieur à 5% par an,
alors que chaque renouvellement d’un sys-
tème vétuste permet d’économiser
jusqu’à 30% de CO 2 émis. De même, on
estime que la moitié seulement du parc
installé de systèmes de chauffage fait l’ob-
jet de contrats d’entretien. Pourtant, la
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Etude Energies et Avenir – Batim-Etudes
“Etude de perception sur le Diagnostic de Performance
Energétique”, 2008.